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Génétique et élevage : introduction aux notions de bases de génétique

Les notions de génétique à connaître quand on élève des chats de race (Maine Coon ou autre) : gène, allèle, mutation

Par Odile.

Comme chez tous les êtres vivants, la longue évolution de la vie a inscrit dans le génome des Coons de nombreuses mutations.

Et comme chez tous les êtres vivants, si certaines sont anodines, d'autres sont morbides : Elles sont causatives, à divers niveaux, de maladies dites génétiques.

Leur connaissance concerne l'adoptant comme l'éleveur. Le premier car il peut être confronté à une telle pathologie chez son chat. L'éleveur car il doit, conformément à l'éthique même de l'élevage, travailler à les éliminer de ses lignées.

Chaque connaissance nouvelle à leur propos est à appréhender afin qu'elle contribue effectivement au meilleur pour la race.

P'tites notions

La construction et le fonctionnement d'un organisme résultent de l'expression d'unités d'informations qu'on appelle des gènes. Chacun peut être (caricaturalement) considéré comme un plan qui est lu et appliqué par l'organisme. Ces plans sont écrits en langage ADN, lequel est susceptible de présenter quelques variations orthographiques. Le même gène existe alors sous plusieurs variantes appelées des allèles. Et ce sont les mutations qui inventent ainsi de nouvelles orthographes.

Certaines conservent la même valeur à ce qui est exprimé, d'autres apportent des modifications, lesquelles ont des valeurs différentes quand elles définissent la viabilité de l'organisme. Ainsi ont été créés et continueront d'être créés des allèles que l'on qualifie de "défavorables" en ce sens qu'ils déterminent des dysfonctionnements plus ou moins graves de l'organisme.

Replaçons-nous dans le contexte de la vie, de son évolution et des populations d'êtres vivants.

Les mutations sont des évènements spontanés (la vie ne cherche pas à créer du bon ou du mauvais... Elle crée au hasard !). Dans la panoplie des créations, c'est un contexte (le milieu notamment) qui détermine la bonne ou mauvaise valeur d'un allèle. Est globalement "bon" ce qui induit de meilleures capacités de survie et donc de reproduction de l'organisme porteur. Est globalement "mauvais" ce qui défavorise l'individu porteur, dans son milieu et sa population.

Dans un contexte naturel, au fil des générations, une mutation défavorable tend à être éliminée: le nombre de sujets porteurs tend vers une fréquence très faible voire nulle. Au contraire, un allèle favorable tend à voir sa fréquence augmenter: de plus en plus d'individus en sont porteurs puisque cela leur confère une meilleure capacité de survie, donc de procréation. L'allèle se transmet aux descendants qui le transmettent à leur tour... La répétition du verbe "tendre" est volontairement là pour vous dire que rien n'est jamais déterminé en biologie et que des exceptions viennent souvent confirmer la règle...

Dans le contexte de l'élevage, il en va autrement. Le fait d'aider à la survie d'un maximum de chatons par les soins donnés aux mères et aux bébés, le fait d'être dans la quasi-nécessité de reproduire des chats relativement jeunes, le fait d'avoir utilisé quelquefois à outrance certains reproducteurs, le fait d'être normalement et légalement en devoir de donner les pedigrees d'un chaton de race au moment de sa vente, donc un droit de reproduction... Voilà un ensemble qui perturbe gravement les processus régulateurs naturels.

Ainsi doit-on admettre que certaines pratiques d'élevage tendent à annuler tout processus naturel de régulation des individus porteurs de tares génétiques, puisqu'il faut bien utiliser le terme consacré.

Aussi devons-nous admettre qu'élever nécessite justement une réflexion approfondie sur ces bases, laquelle doit déboucher sur des choix de pratiques permettant de revenir à plus de "naturalisme". Il devient évident car nécessaire de ne plus se conduire en apprentis sorciers.

Aujourd'hui, des connaissances scientifiques correctement interprétées, des remises en causes de certaines pratiques devraient permettre de limiter l'incidence de lourdes pathologies génétiques. Encore faut-il admettre modestement que limiter ne veut pas dire éliminer. L'extrémisme et la caricature sont le propre de l'Homme, pas de la Vie.

CMH - Cardiomyopathie hypertrophique

Traduction d'une interview de M. Kittleson

Prévalence génétique de la mutation MYBPC3

Consanguinité

Génétique des populations

ABC de génétique

© Cooncept - 2007.